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Comment accueillir la parole d’un enfant victime de violence ?

Recueillir la parole d'un enfant victime de violence
Temps de lecture : 3 minutes

Conseils pour écouter un enfant victime de violence

Que nous soyons parents, oncle ou tante, ami.e de la famille, enseignant.e, coach sportif, etc. Nous pouvons tous être considérés comme un adulte de confiance par un enfant et être amené à accueillir la parole d’un enfant victime. C’est pour cette raison que nous devrions tous et toutes savoir comment s’y prendre. Voici quelques conseils à garder en tête si jamais vous être confrontés à ce genre de situation.

Comment être à l’écoute d’un enfant qui nous fait une confidence grave ?

Accueillir la parole d’un enfant victime de maltraitance, de violence sexuelle ou d’inceste peut être très difficile et éprouvant. Si cette situation se présente à vous.

Quelques conseils pour accueillir les confidences d’un enfant

  • Montrer à l’enfant que vous l’écoutez de manière active. Pour cela, vous devez montrer que vous êtes attentif.ve par votre attitude, votre regard, votre silence. 
  • Ne portez pas de jugement sur ce que l’enfant vous dit, en tout cas ne le montrez pas. Restez calme et bienveillant.e.
  • Soyez attentif.ve à ce que l’enfant dit, mais aussi à ce qu’il aimerait dire. Un enfant qui a besoin de révéler un évènement doit se sentir écouter attentivement, sans jugement, mais doit aussi sentir qu’il peut parler sans que l’autre ne s’écroule en larmes ou en pitié. Pour pouvoir dire, l’enfant aura besoin de sentir que l’autre est en capacité de tout entendre, qu’il pourra s’appuyer sur lui. Cela requiert une capacité à se détacher de ses propres préoccupations et émotions, le temps de l’échange, et d’avoir un minimum confiance en soi pour ne pas se sentir submergé par les paroles de l’enfant. 
  • Ne soyez pas intrusif.ve, vous n’avez pas besoin de connaître tous les détails de la situation, n’oubliez pas que vous n’êtes pas enquêteur. La suite de la procédure sera prise en charge par des professionnels.
  • Attention, il est important de veiller à la confidentialité des propos recueillis auprès de l’enfant et de n’en informer que les personnes nécessaires. 
  • Faire un signalement au Procureur de la République ou une Information préoccupante à la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) du département de résidence de l’enfant. En cas de doute, vous pouvez contacter le 119. Je vous explique plus en détails les procédures dans cet article
Accueillir la parole d'un enfant victime de violence

Quels comportements adopter en cas de dévoilement ? 

Si vous écoutez un enfant qui vous fait un dévoilement, votre attitude est extrêmement importante. Un enfant qui parle et qui n’est pas cru, pas écouté risque de ne plus jamais parler ! 

Accueillir la parole d’un enfant, c’est ne jamais mettre en doute ce qu’il dit. Même si les révélations vous semblent floues, étranges ou incroyables… Ce n’est pas à vous de juger de la véracité des faits. Un enfant qui parle et qui n’est pas écouté ne parlera plus. Mieux vaut protéger l’enfant, même s’il y a un doute, plutôt que l’inverse !

Félicitez l’enfant pour ses révélations, son courage et remerciez-le pour sa confiance. Dites-lui que vous le croyez et que vous allez tout faire rapidement pour le protéger. Vous pouvez également rappeler à l’enfant qu’il n’est pas coupable, mais victime, qu’il n’est pas fautif et que ce n’est pas à lui d’avoir honte.

Si les révélations sont trop lourdes pour vous et vous ont choquées, il est important de vous faire suivre et de consulter un professionnel de santé. Que l’on soit un particulier ou un professionnel, le témoignage d’un enfant victime n’est jamais simple à entendre. Ne restez pas seul.e.

Les choses à dire et à ne pas dire pour accueillir la parole d’un enfant victime de violence 

Quand on écoute un enfant qui nous confie être victime de violence, il y a des choses à dire et d’autres à ne pas dire. Voici quelques exemples. 

A DIRE A L’ENFANTA NE PAS DIRE A L’ENFANT
✓ Tu es courageux de me dire cela ; 
✓ Cette personne n’a pas le droit de te faire ça ;
✓ Ce que cette personne a fait s’appelle de la violence, ce n’est pas bien ;
✓ La violence n’est pas de ta faute ;
✓ Tu as bien fait de m’en parler/tu as eu raison et je te félicite d’avoir eu le courage de le faire ;
✓ Je te crois ;
✓ Je te remercie pour ta confiance en moi ;
✓ Il existe des personnes qui peuvent t’aider.
✓ Ce n’est pas grave ;
✓ Je vais garder ton secret ;
✓ Je n’en parlerai à personne. Cela restera entre toi et moi ;
✓ Tu sais que si tu parles, tu risques de faire du mal à ta famille ? ;
✓ Cette personne est un malade ! ;
✓ Est-ce que tu as fait quelque chose qui lui a donné de mauvaises idées ? ;
✓ Tu ne sais pas mettre tes chaussures tout seul. Comment pourrais-tu savoir que quelqu’un t’a fait du mal ?

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