Surpris pendant un rapport sexuel : comment réagir face aux enfant?
L’autre soir, persuadés que votre enfant dormait paisiblement, vous avez fait l’amour dans le canapé. Mais alors que vous étiez en train de faire vos p’tites affaires, une intrusion inattendue s’est produite… Sortie de nulle part, votre progéniture était là, plantée devant vous, vous réclamant naïvement un verre d’eau.
Depuis cet incident, vous êtes bien embarrassé et vous ne savez pas comment faire face à la situation. Allez, je vais vous aider à dépasser ce grand moment de solitude !
Restez zen !
Quand on est pris en flag en train de faire l’amour, il y a de quoi paniquer ! (non, non, y a pas de jeux de mots !) Mais quand c’est par son enfant qu’on se fait choper dans une position quelque peu équivoque, il y a de quoi avoir envie de mourir de honte.
Bon alors, avant toute chose, si vous vous êtes surpris pendant un rapport sexuel, évidemment arrêtez tout !
Si c’est la nuit et que votre enfant est censé être dans son lit, raccompagnez-le gentiment. Sinon, demandez-lui (si possible calmement) de sortir de la pièce, le temps de vous rhabiller quoi…
Ensuite ? Ensuite, on respire un bon coup !
C’est normal d’être gêné, la situation est forcément malaisante. Malgré tout, il va falloir faire attention à ce que vous allez dire. Dans l’idéal, il faut vraiment faire en sorte de ne pas renvoyer à votre enfant l’idée que la sexualité est quelque chose de honteux, de dégoûtant, de tabou.
Si vous n’êtes pas prêt.e.s pour parler de cet incident avec votre enfant, dites-lui, tout simplement : “Écoute mon petit cœur, on reparle de ça plus tard, ok ?”
Que dire, que faire ?
Ça y est, vous êtes plus calme et le moment vous semble plus opportun pour discuter ? Allez, on se lance !
Écoutez l’enfant
Avant d’aborder le sujet, vous pouvez vous assurer que votre enfant est d’accord pour en parler.
Si c’est plutôt lui qui vient vous poser des questions et que vous êtes prêt.es à y répondre, vous pouvez essayer de cerner ce qu’il a compris de la scène :
– Au fait, vous faisiez quoi tous nus dans le canapé hier ?
– Toi, tu penses qu’on faisait quoi ?
Bien sûr, la réponse va dépendre de l’âge de l’enfant. Écoutez bien ce qu’il vous dit et appuyez-vous sur ses propos pour rebondir.
S’il est très jeune, il n’a peut-être pas du tout compris ce qu’il a vu.
Si vous étiez très expressif.ve, il a pu s’imaginer que vous aviez mal, qu’il s’agissait de quelque chose de douloureux, de violent entre vous (même si vous n’étiez pas menotté.e ! 😉). Si c’est le cas, il faut le rassurer.
Soyez honnête
Utilisez des mots clairs et adaptés à l’âge, au niveau de compréhension et de connaissance de votre bambin. Votre langage doit être approprié, on évite bien sûr les grossièretés. Vous pouvez parler de “câlins d’adultes”, de “câlins intimes”…
Si c’est un grand que vous avez en face de vous, vous pouvez lui dire qu’il s’agissait d’un “rapport sexuel”, ce n’est pas un gros mot !
Aussi, ne mentez pas ! Pas la peine d’inventer des histoires ou de botter en touche avec le fameux “on t’expliquera plus tard”, “tu comprendras quand tu seras grand”. Dites-vous bien que si l’enfant n’a pas l’info, il va la chercher et pas forcément au bon endroit (internet, les copains dans la cour de récré…). Évidemment, pas besoin non plus de rentrer dans les détails de votre vie personnelle pour répondre aux questions posées.
Il est probable que la scène qu’il a vue (ou entendue) l’ait un peu perturbé. Si c’est le cas et qu’il vous le dit, vous pouvez valider ses propos : “je comprends, tu n’avais pas à assister à ce moment d’intimité”.
Être exposé à des scènes sexuelles de manière virtuelle ou réelle peut impacter l’enfant et être traumatisant (mais ce n’est pas forcément systématique non plus). Si vous sentez que votre enfant est vraiment choqué, vous pouvez lui proposer un accompagnement psy, ou d’en parler avec un tiers.
Que dire d’autres ?
Maintenant que votre enfant s’est exprimé, qu’il a été écouté, que vous avez répondu à vos questions, faut-il rajouter autre chose ?
Faut-il parler de procréation ?
Vous vous demandez si c’est l’occasion d’expliquer à votre enfant comment on fait les bébés ? Honnêtement, non. Sauf, peut-être, s’il vous pose franchement la question. Et puis, l’acte sexuel n’est pas nécessairement lié à la procréation, pas vrai ?
Aborder la notion de consentement et d’intimité
Profitez-en pour faire un peu de prévention et préciser que ces moments sont réservés aux adultes dans des lieux privés et uniquement dans le cadre d’un consentement. Spécifiez aussi qu’un enfant ne peut pas faire des câlins de cette manière, que si un adulte ou un autre enfant insiste pour faire ce type de câlins, il faut refuser et en parler à un adulte de confiance, car c’est interdit par la loi.
Pour finir, ce genre de mésaventure peut vous permettre d’aborder la notion d’intimité. En effet, c’est le moment d’expliquer ou de réexpliquer que tout le monde a droit à de l’intimité et au respect de sa vie privée. C’est notamment pour cette raison qu’il faut frapper à la porte de la chambre ou de la salle de bain avant d’entrer ! Cette règle vaut aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
Parler de sexualité de manière positive
La sexualité est plutôt quelque chose de sympa, pas vrai ? Alors, pourquoi ne pas en parler de manière positive ? Même avec les enfants, on peut intégrer la notion d’amour, de plaisir dans les explications qu’on donne, sans rentrer dans les détails non plus. Il me semble intéressant de laisser penser à l’enfant que les rapports sexuels sont réservés exclusivement aux adultes, mais qu’il s’agit de quelque chose d’agréable.
Vous l’avez compris, avoir des relations sexuelles quand on est parent est r̶a̶r̶i̶s̶s̶i̶m̶e̶ normal ! Vous savez ce qu’on dit : il n’y a pas de mal à se faire du bien. Prenez quand même vos précautions pour ne pas vous faire choper et si jamais ça arrive, faites-vous confiance et soyez bienveillants, ça marche presque à tous les coups ! (y a pas de jeux mots non plus !)
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